Un petit live dans le salon du Sténopé !
Déesse Pluie
Bruit de mitraille
sur les marquises
Les bourgeoises surprises
renoncent aux coquetteries
La parade est finie messieurs
voilà la pluie
La pluie éclate de rire
sous les bâches tendues
Elle crépite sous tes pneus
elle rallume tes yeux
La pluie éclate de rire
les humains s’éparpillent
en claquant du sabot
Un troupeau qui s’emballe
C’est la course éperdue
vers un repli, un abri
une arche de Noé
Sous les torrents de pluie
nous devenons égaux
même force centrifuge
pour échapper à l’eau
Nous sommes de toutes tailles
bien emballés de frais
La viande et le poisson
de toutes extractions
Auto-conditionnés sous nos films plastiques
Et ainsi sous la pluie
à l’abri des cafés
De vagues mots s’étirent
sous l’horloge inondée
Et ainsi sous la pluie
s’allongent les cafés
délavent les pensées
s’allongent les cafés
Les nobles et la piétaille
sur les banquettes en skaï
Ont le cou replié des coquelicots fanés
Ils guettent l’éclaircie dans l’œil de la déesse
Ils implorent la grâce, l’indulgence des dieux
bref : que la pluie cesse
Soudain
Comme elle est venue, elle repart
Elle se volatilise en fumée de bitume
Elle libère enfin cette horde pressée
La viande faisandée
s’échappant du blister
Reprend vite au soleil
son train de sénateur
Le troupeau amnésique
redevient hérétique
Volailles regonflées
bravo le coq français
Ordre enfin rétabli
reprise de la pièce
Les jeux de la déesse
s’achèveront ici
© Julie Alb., Chansons pour mes Dieux minuscules
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